Séminaire/atelier CINEMA ET MIGRATION le 23 mai 2024 en présence de Dorothée Myriam Kellou (Cinéaste et journaliste – https://dmkellou.com/) – INSPE-CVL – 72 rue du Fg de Bourgogne 45000 Orléans – salle B103.
En face des chiffres et des faits concrets et froids sur les migrations, les artistes offrent des regards singuliers réflexifs et humain sans évacuer la complexité.
Dorothée-Myriam Kellou est cinéaste et journaliste et elle s’est engagée dans un travail mémoriel sur les souvenirs traumatiques de son père, déplacé par l’armée française pendant la guerre d’Algérie. Son livre Nancy-Kabylie et son film À Mansourah, tu nous as séparés (2019) interrogent la mobilité forcée et le vécu des enfants en temps de guerre, mais la cinéaste interroge aussi la transmission de cette mémoire passée sous silence.
Elle nous parlera de son projet – familial, historique et cinématographique – pour faire émerger le récit de son père en le reliant à un travail de collecte d’archive.
Cette rencontre permettra aussi d’échanger sur des films qui parlent aussi d’exil et de migration. Chaque participant sera encouragé à présenter rapidement des exemples de films (tous genres, aires culturelles et époques confondues) et à expliquer son choix. L’objectif sera d’interroger le rôle déterminant du cinéma pour aider d’autres personnes à exprimer leur vécu, en ouvrant le dialogue sur la place des migrants de première et deuxième génération dans le cinéma contemporain. Cela montrera dans quelle mesure ce cinéma contribue à sensibiliser le public aux formes et aux effets des migrations.
Nous verrons que grâce aux technologies d’enregistrement numérique, bon marché et de haute qualité, à l’émergence des médias sociaux et à la diffusion des plateformes de streaming vidéo, il devient plus facile de faire des films et de les diffuser, ouvrant de nouvelles possibilités de se raconter.
Lien vers l’extrait du film qui sera commenté dans l’atelier
13h30 à 17h30 : programme de l’atelier
Projection d’un extrait du film documentaire « A Mansourah tu nous as séparés » (2019) de D.M. Kellou.
Discussion avec la cinéaste – modération : Geneviève Guetemme et Isabelle Vanderschelden, REMELICE (université d’Orléans).
Echange autour des films proposés par les participants.
18h30 : projection au cinéma les Carmes (Orléans)
« A Mansourah tu nous as séparés » (2019) de D.M. Kellou
Nancy-Kabylie de D. M. Kellou
Atelier POESIE ET MIGRATION – Hôtel Dupanloup (1 rue Dupanloup 45000 Orléans) le 10 avril 2024 de 13h30 à 17h30
Nous savons que les artistes offrent des récits surprenants au-delà des discours politiques et économiques. Ils sont nombreux à avoir abordé dans le passé et à continuer à aborder encore maintenant, cette question des mouvements de population en déployant un espace nécessaire et significatif, loin de la pression des intérêts privés, religieux ou économiques…
Parmi, ces artistes, les romanciers, les cinéastes ne se comptent plus. Mais il nous semble que la poésie occupe une place à part. Nous organisons donc un séminaire consacré aux liens entre la poésie et les migrations. Et nous invitons un poète dont les textes, mais aussi l’expérience sont susceptibles d’élargir les approches courantes des migrations.
Falmarès est en effet arrivé en France comme « mineur isolé ». Il a été accueilli par une structure dont le rôle essentiel est d’aider des populations vulnérables (les Apprentis d’Auteuil). Mais les mots n’ont cessé de l’accompagner et lui ont permis de donner sens à son parcours. Il vient de publier son cinquième recueil intitulé Catalogue d’un exilé aux éditions Flammarion (2023). Et comme la poétesse Phoebe Wang, dont les parents ont quitté Hong Kong pour s’installer au Canada (invitée par l’université d’Orléans et à ce titre, également associée à cette journée), son travail interroge la créativité, la survie et la mémoire tout en faisant écho aux incertitudes de ceux qui ne savent pas toujours où et comment se poser.
Notre objectif sera de partager des textes, d’écouter leur musique, leurs rythmes et leurs changements, de découvrir les images qu’ils véhiculent, et de se laisser prendre par leur force émotionnelle, puisque chaque participant – poète, universitaire, associatif, enseignant, étudiants, journaliste, élève… migrant ou non – a pour consigne de venir avec un poème (toute aire culturelle et époque confondues) et de le lire.
L’observation des formes et des espaces poétiques choisis nous permettra d’interroger la façon dont la poésie traite d’un sujet grave, très ancien et contemporain, et parvient à casser les consensus pour exposer de nouvelles perspectives.
Nous proposons d’identifier ce que la poésie nous dit de l’inclusion et de l’exclusion, du dialogue, des mélanges et des vides, des langues et du temps. Mais nous essaierons aussi de voir ce que la poésie qui parle de migration nous dit de la poésie elle-même, lorsqu’elle navigue entre les cultures, entre les départs et les arrivées, ente les mots, ceux qui reviennent, ceux qui apparaissent et ceux qui disparaissent.
Cette approche entre le dicible et l’indicible permettra d’aborder le rôle de l’art dans des espaces sociaux saturés où il devient difficile d’entendre et d’écouter. Elle nous conduira à décrire ceux qui parlent et ceux qui ne parlent pas dans des environnements créolisés, postcoloniaux, virtuels, violents, décentrés et nous amènera peut-être à mieux comprendre ceux qui ont intégré l’exil à leur histoire. Elle nous montrera que la poésie, à la fois dangereuse et précieuse, n’est jamais loin et que nous en avons besoin.
Nous espérons, à l’issue de cette journée, disposer d’un corpus permettant d’aborder dans des contextes éducatifs avec des migrants – ou pas – la force d’une parole à la limite de la parole.
Rencontre – dédicace – Librairie Les Temps Modernes (Orleans) à 18h30
Programme – mercredi 10 avril 2024 – 13h30 – 17h30
13h30 – 14h30 : Hugo Azérad et Falmarès
Introduction et lecture : Pour une nouvelle politique/poétique des frontières (Avec Édouard Glissant)
14h30-16h30 : lecture et écahnge autour de de textes
- Carmel Modaffari + apprenants (Olivet Solidarité)
- Sandrine Noé et MNA (Apprentis d’Auteuil)
- Claire Colombel (laboratoire ERCAE – linguistique – langues océaniennes)
- Philippe Bourdier (laboratoire ERCAE – sciences de l’éducation – cinéma)
- Andres Merchan (formateur INSPE et acteur)
- Cynthia Gabbay (laboratoire Remelice + Institut Marc Bloch – hispaniste et études juives et poète)
- Brigitte Natanson (laboratoire Remelice – hispaniste)
- Mayumi Shimosakai (laboratoire Remelice – études japonaises)
- Alejandra Saltos Bourgeat (étudiante en master 2 LTMI)
- Leonardo Panguila (journaliste – Angola)
- Marie-Carmen Becerra (enseignante – classe de CP – Orleans La Source)
- Phoebe Wang (poétesse – professeur invitée – Toronto)
- Genevieve Guetemme (Remelice)
16h30-17h30 :
- retour de Falmarès et Phoebe Wang – poétique des migrations
- synthèse : constitution du corpus – perspectives et pistes pédagogiques
18h30 : Rencontre – lecture – dédicace à la librairie des Temps Modernes
colloque international « récits de vie et mobilités » – 4-5 avril 2024 – Hôtel Dupanloup – Orléans (1 Rue Dupanloup 45000 Orléans)
Le 4 avril
8h30-9h15 Accueil
9h15 Ouverture du colloque par Rachid Nedjai (doyen) et Kerry-Jane Wallart (Salle de lecture)
9h30-11h (Salle de lecture)
Figures féminines / figures masculines : mobilités genrées (modération : Aline Henninger)
- Emmanuelle Simon : Récits de vie, mobilités et transnationalisme. Le cas de femmes immigrées à Lanzarote (Îles Canaries, Espagne)
- Brigitte Natanson : D’un continent à l’autre (Europe/Amérique du Sud), figures de femmes dans la littérature de la migration : de victimes à maîtresses de leur destin
- Delphe Kifouani (en ligne) : Sur les traces de Sani Magori et Alassane Diago, expériences de nouvelle(s) mobilité(s) et immobilité(s)
11h-11h15 Pause
11h15-12h15 (Salle de réunion)
Guerres civiles et exils (modération : Thierry Robin)
- Elvis Eyele Ekomo : Mobilités et mutations culturelles dans le cinéma animé : Josep, un récit imagé de l’exil espagnol en France et au Mexique
- Alice Lacoue-Labarthe : Les réseaux sociaux comme matrice du récit : exploration des limites de l’écriture exilique dans Vor des Zunahme des Zeichen de Senthuran Varatharajah
11h15-12h15 (Salle de lecture)
Migrations dialogiques (modération : Geneviève Guétemme)
- Christine Meyer : Berlin Alexanderplatz 1929/2020 : décentrement et déterritorialisation dans le récit d’exil contemporain, ou le potentiel critique de l’intertexte
- Emmanuelle Terrones : Récits de vie en accueil dansÜber den Fluss de Theresa Pleitner
12h15 – 12h45 (Salle de lecture)
Conversation avec l’artiste Matías Chebel
Charly André Guibaud : Raconter l’exil, de l’expérience personnelle au regard universel
12h45-14h Déjeuner
14h-15h45 (Salle de lecture)
Conversation avec Mary Jean Chan et Phoebe Wang
Dialogues créatifs croisés, mémoires de Hong Kong (modération : Elise Schramm)
15h45-16h Pause
16h-17h30 (Salle de lecture)
Conflits politiques et exils (modération : Gabriele Ribémont)
- Jaime Céspedes : Le long chemin vers la proclamation d’indépendance de la Catalogne de 2017 vu par le cinéma documentaire français
- Marguerite Crémoux-Le Roux : Dust d’Yvonne Adhiambo Owuor. L’autrice, son texte, et un marché du livre est-africain en crise : des récits de vie qui se croisent
- Karima Benelbida (en ligne) : Mobilité et altérité dans le cinéma marocain
18h30 Projection de Rêve d’or au cinéma Les Carmes (7, rue des Carmes, Orléans) (modération : Marcos Eymar Benedicto)
20h45 Dîner du colloque
Le 5 avril
9h-9h30 Accueil et café
9h30-11h (Salle de lecture)
Mémoires passées, mémoires à venir (modération : Hugo Azerad)
- Sylvie Maréchal : « Retreat had us in its grip » ou le corps en déroute, la grande retraite vue par Florence Farmborough
- Cynthia Gabbay : Récit généalogique et voyage au Moyen-Orient à l’origine de l’imaginaire néo-séfarade en Argentine, dans La Voix de Carlos Moisés Grünberg
- Sébastien Hoëltzener et Nina Rendulić : Quelque chose dans la ville qui ressemblerait à ce que j’en ai rêvé
9h30-11h (Salle de réunion)
Expérience de l’altérité (modération : Philippe Bourdier)
- Sandra Amina Daouda Yaya (en ligne) : Le regard de l’autre à travers l’expérience de Jorge Semprun : aspect linguistique, entre défi et intégration
- Benjamin Giroux : Le journal de bord d’un voyageur immobile, Kagan bōjtisu shō 河 岸 忘⽇ 抄 de Horie Toshiyuki
- Juliana Lopoukhine : Voyager avec les djinns : mobilités apatrides dansLà d’où je viens de Jamal Mahjoub (2003)
11h-11h15 Pause
11h15-12h45 (Salle de lecture)
Transmédialité du récit de vie : Migration en images (modération : Nina Rendulić)
- Geneviève Guétemme : Récits de récits
- Pierre-Emmanuel Perrier de La Bâthie : Salvador Dalí aux États-Unis : un récit photobiographique surréaliste et populaire
- Philippe Bourdier : L’apparition des représentations des besoins du migrant dans le cinéma des premiers temps : l’exemple de The Immigrant de C. Chaplin.
11h15-12h45 (Salle de réunion)
Colonialisme et migration : déplacements (modération : Elodie Gallet)
- Shems Kasmi :Don Diego de Torre (Tunja, 1549- Madrid, 1590), un voyageur malgré lui. Récit d’un parcours de vie à la croisée des mondes.
- Mayumi Shimosakai : Comment dire l’indicible. L’émigration forcée des coréens vers le Japon dans la littérature de langue japonaise issue de l’immigration coréenne
- Augustin Habran : De la déportation à la colonisation : l’ambivalence de la survivance Cherokee en Territoire Indien dans le journal d’Elijah Hicks
12h45-14h00 Déjeuner
14h-15h (Salle de lecture)
Lecture théâtralisée (modération : Geneviève Guétemme)
Une vie là-bas de Jacques Dupond (Compagnie Théâtre de l’Imprévu)
15h-16h (Salle de lecture)
Megan Carney (modération : Kerry-Jane Wallart)
“Il gioco” in knowledge co-production: musing on the power of play for exploring migrants’ life stories
16h-17h (Salle de lecture)
Table ronde : Écriture et mobilité (Modération Marcos Eymar)
Avec les écrivains Eduardo García Aguilar, Natalia Ruiz-Poveda Vera, Miguel Tapia.
Journée d’étude : « Food & Borders » – 2 avril 2024 (Iehca-Tours)
Avec ou sans papier, avec ou sans argent, avec ou sans logement, en transit ou plus ou moins installés dans un espace d’accueil, les migrants doivent manger. Et cette question de la subsistance du corps met en avant la matérialité des frontières, à la fois comme espace de séparation et de tolérance, espace de dangers lorsque la vie est en jeu ou de rencontres transnationales.
Cette journée d’étude abordera la nourriture comme paradigme de recherche essentiel aux études migratoires, capable de présenter très concrètement des espaces et des comportements entre rupture et continuité. Elle reliera goûts, cultures et économie sachant que ce que les migrants choisissent de manger met en évidence les habitudes culturelles et des contraintes fortes. Elle fait également découvrir différentes façons d’habiter et conduit à identifier les pouvoirs et les normes associés aux processus d’intégration.
La question du manger sera ici abordée comme une matrice pour donner corps à la notion de frontière dans son épaisseur et sa temporalité : front, place forte, gardée, surveillée, la frontière est ce lieu où des habitudes se perdent et se gagnent, à la fois fermé et poreux, c’est un espace qui se franchit, se dépasse, et aplanit les différences.
L’association des deux termes « alimentation » et « frontière » interrogera l’effacement, le remplacement, la perte imposés aux populations en mouvement qui mangent vite, mal ou autre. Mais elle identifiera aussi la créativité inhérente à l’interculturalité.
Cette journée montrera que l’entrée par l’alimentation accompagne évolution des études migratoires elles-mêmes en donnant une voix au savoir expérientiel qui accompagne le passage des lignes entre les cultures. Elle montrera que les choix alimentaires des migrants, même limités, rendent compte de leur capacité à rester acteurs de leur migration.
With or without papers, money, or accommodation, in transit or, more or less settled in a new place, the migrants must eat. And such a link to the subsistence of the body highlights the materiality of the borders, as a space of separation and tolerance, a space of dangers where life is at stake or of transnational encounters.
This study day will approach food as an essential research paradigm for migration studies, presenting very concretely places and behaviors, that are both mixing rupture and continuity. It will link tastes, cultures and economics as migrants’ food choices highlight cultural habits as well as strong constraints. It reveals different ways of living while pointing out the powers and norms associated with any integration processes.
The idea of “eating” will be addressed here as a matrix of the notion of border itself, in its thickness and its temporality: frontal line, stronghold, guarded and monitored, the border is where habits are lost and gained. Both enclosed and porous, it is a space that can be crossed over, passed along, while levelling many differences.
Associating both terms “food” and “border” will question the deletion, replacement, and loss imposed on populations who, as they move, eat quickly, poorly, or differently. But it will also identify the creativity that comes with interculturality.
This study day will present food as a starting point for exploring the field of migration studies, as a place dedicated to an experiential knowledge that steps over the lines between cultures. It will show how the migrants’ food choices – whatever limited – are an essential part of their agentivity.
Programme
10h – 10h30 : accueil /café
10h30 – 11h : introduction
11h – 12h30 : échange participatif – des recherches « avec » l’alimentation pour recueillir des données sur les frontières passées ou indépassables en situation de migration.
- Chercheurs : Guillaume Etienne, Megan Carney, Genevieve Guetemme, Nathalie Mondain, Ahed Zarzour.
- Association : Olivet Solidarité, Mémoires Plurielles
12h30-13h30 – pause / repas libre
13h30-15h : table-ronde avec des publics migrants et leurs hôtes : histoires de frontières alimentaires
15h -15h30 : Megan Carney (University of Arizona) “Food and social dynamics in border zones” – « Dynamiques alimentaires et sociales dans les zones frontalières »
15h30 – 16h30 : discussion
16h30-17h : synthèse par Nathalie Mondain (university of Ottawa )
Study day – CITERES / IEHCA – 2 April 2024 (Tours) – Food & Borders
Knowing and understanding the migrants is essential to secure their well-being and promote learning. In that matter, food is an essential concern for asylum seekers, young migrants, seasonal agricultural workers, refugees, etc.). It is sometimes the reasons for their departure – as this passage from a novel by Djaïli Amadou Amal indicates :
The village was further emptied of its youngest and strongest population, who left in search of a better life or just enough to survive. They have abandoned the fields to their parents, wives and young children who do not have the strength to cultivate them. But, if they had the strength, they would not be able to influence climate change. Even with a lot of willpower, we couldn’t make the rain fall. The climate is more and more arid, the land more and more dry, impoverished, exhausted. And too many mouths to feed! Everyone goes to town, further and further, for longer and longer. [1]
But food is also at the heart of the logistics of the migrant’s journey, as feeding yourself, with or without paper, with or without money, during a journey that can last months, sometimes years, is not easy. And for those who “arrive”, food remains a crucial issue as it is quite simply one of the most fundamental needs, which affect the body, the integrity, and the survival of everyone.
And the border seems to crystallise this “essential” approach to food insofar as it is a space where vital needs perhaps become more pressing. It is a critical space where paths are decided, reoriented, stopped… Our hypothesis is that hunger and satiety there, are felt very acutely. (I specify that our approach of borders is not of the dematerialised space, that was dreamed of by the liberals of the 1990s,[2] but a tense « place of contact »[3] that the migrants inhabit: the anthropologist Michel Agier, evokes the “frontier men”, [4] generated by a political context which favours what he calls the “encampment of the world”. [5]
Such encampment has become the technical solution to reduce migration, although it is producing more and more places of exclusion. Without being visionary, I see it as something towards which the global system tends if no modification takes place in the system of Nation-States. Nation-States will become more and more the places of the official, rights, privileges, opposed to a kind of waste, a world formed by all the marginal spaces. The share of the population that finds itself in rather extraterritorial contexts, falling under another law, another standard, will become more significant. [6]
Migrants are directly confronted with this “encampment” which confines their administrative, cultural, but also material life – particularly food – to the space-time of the border, with its controls and strong constraints.
We therefore propose to approach both food and migration in connection with the notion of borders to:
1) understand the food that comes with forced mobility
2) present a way of living – within the borders
3) identify the powers and standards that allow, or do not allow integration.
As an example, we may recall a scene from the film No Comment (2008) by Nathalie Loubèyre.
It is set on a border (Calais) and with human beings (migrants) that are eating, sleeping and chatting in the sun or the rain, depending on food distributions by local charities, submitted to police incursions and trying desperately to cross the Channel.[7]
Here I need to point out that Loubèyre is one of the first filmmakers to take an interest (in 2008) in the lives of migrants at the borders of Europe. And her film – No Comment – takes place without any comment (as said in the title), with no voice-over, or any technical or logistical data. It stands apart from the usual (quantified) media representations (interpretations). It focuses on the migrants’ faces, hands, feet, describes the camp’s life, the fatigue, the worries – it presents the border as the space “an edge, a limit, […] an “in-between space”, where the history of the ‘foreigner’[8] is being rewritten today,” as Agier writes. It is a space out-of-the-places.[9]
The film shows ways of eating that relate to the previous entries in
giving information on:
1) The migrants’ food
a. food that sustains the body
b. food that is assigned, marginal, extraterritorial and sometimes illegal: uncertain, quickly eaten, alone and together, cold ? Not especially related to personal tastes, cultural habits, dietary balance, and not always in sufficient quantities,…
2) The migrants’ habitat “inside a border”: outside, away from city centres,
with constant police checks – in a space of exclusion,
From now on, no matter where you find yourself, you will not be able to expand or flourish. Because the place here and now will always send you back to your impossibility of being. No matter the country, no matter the city, here and now means constraints and failure, here and now is the very image of your helplessness and of what you have lost, of what you are not any more.[10]
Abandoning the classic documentary means such as the voice-over and interview, Loubeyre’s offers a narrative to the ones who are not given a voice and allows them to present:
– Their disaster, absence of visibility
– Their resilience by accepting food and habitat linked with disappearance and survival
3) The powers and norms that allow, or do not allow, integration in Europe where migrants are treated on the grounds of their foreignness. Etienne Tassin speaks of:
Political crime […] committed to migrants in the name of democracy, in Europe under the cover of a political Union whose greatness will have been to free States from sovereigntist fixation and to deploy beyond national borders the appearance of free political actors.[11]
4) Finally, cinema draws attention to the way in which artists presenteating at the border: as a way to question the unspeakable.
I therefore suggest here, through a description of everyone professional experience with food, to visualise:
1) the bodies and livelihoods of migrants
2) the border as a space of separation and tolerance, of dangers or transnational encounters
3) food on the move (what to eat, what not to eat, where and when to eat, etc.) (rice-chicken, vegetables, bread, breakfasts, etc. Here/elsewhere?)
4) mobility and habitats, precarious, nomadic…
5) A research methodology that draws on food (and art – i.e. cinema or …) as an essential paradigm for migration studies, that is giving voice to the experiential knowledge that accompanies the crossing of lines between cultures. We may see food as a practical entry to represent spaces and behaviours, connect
tastes, cultures and economies with creativity and interculturality.
The idea is to reflect on living human matter, marked by transnational life, often linked with initial trauma, amplified by the difficulties of exile.
This will make it possible to address what Homi Bhabha calls a “third space” (Bhabha, 1994), where surrounding cultures converge to form a composite entity: a space which transgresses and celebrates the border and which finds an important echo in the practices contemporary literary and artistic (visual, and performing arts, among others).
[1] Djaïli Amadou Amal, Cœur du Sahel, J’ai lu2022, p.21.
[2] Stéphane Rosière, « Les Frontières internationales entre matérialisation et
dématérialisation », AntiAtlas Journal, #2, 2017, https://www.antiatlas-journal.net/02-les-frontieres-internationales-entre-materialisation-et-dematerialisation/
[3] « Ville, bidonville, campement, de la relativité urbaine. Entretien avec Michel Agier, », Urbanités, #8, Janvier 2017, La Ville Indigne – https://www.revue-urbanites.fr/ville-bidonville-campement-de-la-relativite-urbaine/
Michel Agier est anthropologue, directeur de recherche à l’Institut de recherche pour
le développement (IRD) et directeur d’études à l’École des hautes études en
sciences sociales (EHESS).
[4] Ibidem
[5] Ibidem
[6] Ibidem
[7] Genevieve Guetemme, No Comment, Cahiers du Mimmoc – https://journals.openedition.org/mimmoc/4093
[8] Michel Agier, La Condition cosmopolite, l’anthropologie à l’épreuve du piège identitaire, Paris, La Découverte, coll. Sciences humaines, 2013, p.68.
[9] Michel Agier, Anthopologie de la ville, Paris, PUF, 2015 – https://www.cairn.info/anthropologie-de-la-ville–9782130634805.htm
[10] Mathilde Chapuis, Nafar, Liana Levi, 2019, p.147.
[11] Étienne Tassin, « Visibilité et clandestinité : des ‘disparus’ en régime
libéral », in H. Bentouhami, Conflits et démocratie, Paris, 2010, p.48
Séminaire annuel du DU « Histoire de vie et formation » – Tours (Les Tanneurs) – 22 janvier 2022
L’expérience de l’exil procède d’un type de voyage qui conjugue l’éloignement du chez-soi avec le deuil du retour possible. Celle de l’errance relève du déplacement marqué par le régime de la perte. Fuir, partir et migrer procède d’un mouvement qui conjugue le déplacement, l’éloignement et l’entrée dans un régime d’existence marqué par l’ailleurs radical, l’incertitude, l’extrême précarité, parfois la violence et la dépendance. Pouvoir narrer ce vécu constitue en soi une seconde épreuve. Cela suppose d’appréhender dans la durée les événements, pour les penser de manière à la fois tonale et longitudinale, chronologique et biographique. En fonction des contextes et des enjeux, les modes décomposition du récit varient, selon que la visée est de documenter une situation en vue de l’obtention de droits, de comprendre la nature des épreuves traversées, de témoigner des conditions et des expériences de migration. (Hervé Breton – Responsable du DU HIVIF
Université de Tours, France)
Invitation de l’université de Vilnius – 09-13 nov. 2021
Atelier en sciences sociales : quel accueil scolaire pour les enfants arrivés par la Bielorussie
Conférence : approche éthique de l’accueil et du non accueil – entre hospitalité et charité.
Invitation de l’ENSBA de Bourges : Quand l’art d’intervention touche à la migration – 17 novembre 2021 – ENSA BOURGES
COLLOQUE CÉPIA/CFPIA – Schéma d’orientation pour les arts visuels (SODAVI) en partenariat avec l’association devenir.art
« L’art d’intervention, ses lieux, ses espaces : les nouvelles pratiques artistiques dans les contextes non-artistiques »
Résumé. La globalisation et les vagues migratoires récentes ont considérablement modifié la démographie des artistes intervenants en contextes scolaires. Or, la façon dont l’histoire personnelle des artistes migrants est susceptible d’agir sur la construction du projet et la lecture des résultats est rarement abordée. L’intervention présente un exemple d’actions artistiques en milieu scolaire menées par Diala Brisly (artiste syrienne réfugiée en France). Elle propose de repenser ‘l’intervention’ dans le cadre postmoderne et postcolonial aujourd’hui en observant la façon dont les ateliers engagent un dialogue sur l’origine, la langue ou l’interculturalité avec des populations d’élèves de plus en plus diverses.
Convention Internationale d’Histoire et des cultures de l’alimentation – 31 mai – 4 juin 2021 (en ligne)
voir la video
résumés des interventions
2 juin 2021 : « Riz poulet pour les MNA ? (modération Genevieve Guetemme)
L’expression « Mineurs non accompagnés » (MNA) désigne des migrants de moins de dix-huit ans sans famille proche et sans représentant légal sur le territoire français. Cette population jeune et considérée comme fragile est prise en charge par l’Aide sociale à l’enfance (ASE) qui s’appuie sur des structures institutionnelles ou associatives pour les aider à s’adapter progressivement au milieu social, éducatif, linguistique et culturel de leur nouvel environnement. Leur alimentation renvoie aux conditions matérielles de leur accueil mais se lit aussi comme un signe d’appartenance : elle fait partie de ces données fondamentales qui matérialisent des représentations, des besoins, des attentes, des libertés et des contraintes.
Cette table-ronde propose de s’interroger la prédominance de deux ingrédients : riz et poulet dans les menus des MNA pour questionner une alimentation la fois subie et revendiquée, mais aussi pour placer les études migratoires au croisement des food studies et des child studies pour lesquelles l’expression et le vécu des jeunes sont au cœur des analyses.
Trois intervenants issus de la recherche en linguistique, de l’accueil associatif et de l’enseignement mettront en évidence une culture alimentaire associées à des contraintes administratives, financières fortes, mais aussi révélateur des dynamiques d’incorporation et d’assimilation généralement liées à la migration.
Sandrine Noé (Apprentis d’Auteuil / enseignante coordinatrice – innovation pédagogique) : Musiques et images pour une éducation à l’espace gustatif et social de l’alimentation ?
Malou MESTRINARO (doctorante Laboratoire Ligérien de Linguistique (LLL)) : Alimentation et migration : une étude sociolinguistique des mineurs isolés.
Guillaume Etienne : MCF en ethnologie – Université de Tours – UMR 7324 CITERES (Cost) : « C’est pas comme l’Afrique. Il y a plusieurs choses dedans ». Le connu et l’inconnu alimentaire chez les MNA en vie collective.
Table ronde à l’IEHCA – 25 avril 2022 : « Migrer et manger »
Le smartphone est la life-line du migrant, il est sa mémoire, son futur et un outil indispensable au quotidien. Il le suit dans son parcours, lui permet de garder des contacts lointains et proches, il est également indispensable pour vivre au présent : trouver à manger, partager ses découvertes : tous photographient des plats, trouvent des infos sur des aliments inconnus, cherchent des produits familiers etc.
Les plateformes numériques sont aussi très utilisées par les associations d’aide aux migrants : pour donner des conseils juridiques, administratifs, logistiques, mais aussi pour toute une économie autour de la nourriture (confection de plats, information sur les lieux où se procurer des produits, partager un repas etc.) et enfin par les chercheurs pour observer et analyser la migration du point de vue des besoins et des solutions.
C’est justement la forme et le rôle des supports numériques pour comprendre les habitudes alimentaires des migrants qui est au cœur de la journée d’étude organisée par le laboratoire Citeres (université de Tours) en collaboration avec Remelice (université d’Orléans) et l’appui du RTR Sciences et Cultures de l’alimentation piloté par l’IEHCA . Les interventions interrogeront le rôle des réseaux sociaux et la façon dont les outils numériques aident les migrants et les chercheurs.
Ces échanges seront enregistrés et diffusés sur canal U grâce au soutien de la MSH Val de Loire.
Journée d’étude REMELICE – 08 avril 2021 (en ligne)
CLOSING THE DISTANCE
avec Jacqueline Caux et Waed Bouhassoun
« Music is often one of the first arenas in which populations encounter newcomers, a place where ideas about identity can be reformulated and reimagined, and a field in which innovation and hybridity are often highly valued. » Nadia Kiwan, in Question musique et migration, Université Aberdeen, 2011.
Cette journée d’étude réunit des artistes / chercheurs / enseignants afin d’explorer, ensemble, le potentiel éducatif des représentations artistiques des migrations.
Programme
- 9h : introduction – présentation du programme et des artistes
- 09h30 : projection
- 10h-11h : atelier pluridisciplinaire 1 : La réception : que disent ces œuvres de la migration ?
- 11h-11h30 : synthèse de l’atelier
- 12h30-13h30 : atelier pluridisciplinaire 2 : La transmission : comment parler de la migration avec des jeunes (en milieu scolaire)
- 13h30 – 14h : synthèse et perspectiv
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